La visite

La plage la plus proche de la base est située juste en dessous à 1,4Km dans la baie du Marin. C’est là que je vais passer mon tout 1^er après midi depuis mon arrivée. Nous suivons la route (utilisée pour remonter le fret arrivé par la mer) et nous arrivons au milieu de la colonie de manchots. Ils cohabitent sur la plage avec d’autres animaux qui sont parfois leur prédateur. Les premiers qui sautent aux yeux sont les éléphants de mer. La taille des mâles varie entre 4,5 et 6,5 m et ils peuvent peser 3,7 tonnes. Les femelles font entre 2,5 et 4 m pour une masse de 400 à 800 kg. Pour ceux que j’ai vus sur la plage on va dire que les mâles font entre 2 et 3 m et je ne me suis pas amusé à les peser… Pour autant, ils ne sont pas très menaçant envers nous. Bien que nous passions tout près d’eux ils ne semblent pas se sentir agressés.  Ils nous regardent, parfois avec étonnement. Je n’irai tout de même pas chatouiller un petit juste à côté de sa mère. A la naissance les bébés font déjà 1,3 m et peuvent peser jusqu’à 50 kg. Leur courbe de croissance est plutôt forte puisqu’ils grossissent de 4 kg par jours environ pendant le premier mois.   La période d’accouplement vient de se terminer. Cette période débute fin août.  Elle est caractérisée par des affrontements entre les différents mâles pour le contrôle des femelles sous forme de harem (ils sont polygames).  Cela n’empêche pas, encore aujourd’hui, à quelques mâles de se donner en spectacle lors de combats.

Dans les airs c’est un tout autre spectacle.  C’est notamment la place des prédateurs des manchots, principalement des poussins. Les skuas subantarctiques sont des oiseaux très sombres. Leur envergure peut atteindre 1,6 m pour une masse de 2,5 kg chez les mâles. Les femelles sont un peu plus larges. Se sont des charognards qui se nourrissent de carcasses en tout genre mais ils peuvent aussi attaquer directement leur proie encore en vie. Leur répartition se fait plutôt en territoires. L’incubation des œufs dure 30jours. Après éclosion, l’oiseau quitte le nid au bout 2 jours. Il est complètement emplumé en 40 à 50 jours. Nous pouvons les voir sur la plage aux côtés des manchots, assis à attendre de pouvoir manger un bout. Nous les croisons parfois même sur notre chemin. Ils ne semblent pas inquiétés plus que cela par notre présence mais ils gardent un oeil sur nous.

En continuant notre avancée dans la colonie nous trouvons des pétrels  géants subantarctiques (antarctiques aussi mais j’ai pas la photo donc la description arrivera plus tard).  La couleur du plumage rappelle un peu celle des skuas seulement les pétrels sont un peu plus gros.  Leur envergure peut atteindre 2,1 m et leur masse 5 kg !  Il est un peu difficile de les approcher  car ils se lèvent assez rapidement à notre vue. Se sont des animaux plutôt solitaires.  Ils  peuvent se regrouper parfois pour chasser notamment dans des colonies. L’incubation de l’œuf dure 60 jours environ et les oisillons sont complètement emplumés en 120 jours. Chez le pétrel géant subantarctique le mâle et la femelle construisent le nid, couvent l’œuf et nourrissent le petit.

Plus loin encore, des couleurs apparaissent enfin. Se sont les goélands Dominicains. Le plumage de leur corps est blanc ainsi que le dessous des ailes. Le dessus lui est noir. Ils sont caractérisés par un bec jaune marqué sur la partie inférieure par un point rouge.  Leur tête arrondie et leur corps plutôt ovale confère une certaine homogénéité et les rend très agréable à regarder. Ces oiseaux sont capables de plonger pour chasser. Lors de leur reproduction, l’œuf incube entre 24 et 30 jours. Le poussin est complètement emplumé au bout de 7 semaines.  Leur envergure peut atteindre 1,4 m et pèse en moyenne 1 kg.  Ces oiseaux sont  un peu plus craintifs par rapport aux autres.  Il est plus difficile de les approcher. Mais en restant immobile même un cours instant il n’est pas impossible qu’il passe juste à côté de vous, l’air de rien… 

Pour rester dans le clair nous trouvons  les Chionis qui sont de tous petits oiseaux blancs au bec noir. Se sont des chapardeurs. Si on laisse trainer un sac un peut trop longtemps o n trouve rapidement un petit Chionis qui essaie de le rapporter ch ez lui.  Ces oiseaux sont sédentaires. Ils ne se déplacent pas à plus d’ 1 Km de leur nid et vivent des déchets à la fois humain mais principalement de ceux des manchots. Ils n’hésite pas à essayer de voler la nourriture lorsque un parent nourri un poussin.

Enfin le dernier oiseau que je vais décrire, et non des moindres, c’est le Manchot royal. L’objectif de ce blog étant principalement de vous faire suivre le cycle de vie du manchot (qui va rythmer le notre), je vais faire une présentation rapide de l’animal puis les détails arriveront au fil de l’année.

La première chose qui frappe chez ces animaux c’est leur beauté. Les manchots royaux possèdent des tâches de couleurs jaune-orange au niveau des oreilles et du cou. Elles auraient une importance majeure dans la reproduction notamment pour la séduction du partenaire. Au départ blanches, ses tâches se colorent fortement ensuite avec la maturité. En ce moment presque tous les stades sont visibles sur la plage, du poussin recouvert de duvet à l’adulte reproducteur. Les poussins de l’année (nés vers janvier-février) sont recouverts de duvet marron. Ils vont débuter leur mue pour avoir ensuite l’apparence « classique » du manchot. En se baladant au bord de la colonie nous pouvons voir que certains commence tout j uste leur mue (en général au niveau du bas ventre) alors que d’autres n’ont plus que quelques traces d e duvet  autour de la tête. Ces derniers  sont presque prêts à aller en mer.

A partir de ce stade, la vie des manchots sera rythmée par ces passages en mer. Le cycle est plutôt simple : en hiver les manchots partent en mer pour se nourrir vers le front polaire, en été ils reviennent sur la plage, soit uniquement pour muer (cas des juvéniles) soit pour muer et se reproduire (adultes reproducteurs vers 4-5ans) soit pour muer et nourrir leur poussin.

La colonie est donc très vivante en ce moment, elle s’agrandie de jour en jour. On pourrait passer des heures à contempler ce spectacle. Les manchots encore célibataires parades en de long périple dans la colonie les ailerons bien écartés, la tête haute. D’autres déjà en couples se rassemblent deux à deux. Certains sont occupés à nourrir leur poussin. Il leur faudra beaucoup d’énergie pour muer et devenir juvéniles pour ensuite quitter l’île et ne la retrouver que l’été prochain.